Histoire de Duillier

Ce serait vous mentir de ne pas vous avouer que Duillier est le plus joli village du canton !

Armoiries de Duillier

Parti de gueules et d'argent, à la bande de sable brochante accompagnée d'un tourteau et d'un besant de l'un et l'autre.

Durant tout le Moyen Age, l'Abbaye de Bonmont posséda à Duillier des terres qui lui avaient été données par les nobles de Crassier. Après la Réformation, LL.EE. de Berne érigèrent cette localité en seigneurie et l'inféodèrent successivement à plusieurs familles patriciennes de Berne ou bourgeoisie de Genève. Les armoiries communales apparaissent pour la première fois sur un sceau du XVIIIe siècle

Le village

Parler de Duillier, c'est un peu évoquer « un petit village sans histoires »... ce qui ne signifie pas pour autant qu'il n'ait pas d'HISTOIRE, au sens large du terme qu'il vous suffise de savoir que les Romains ont foulé son sol, À quelques jets de flèches de Nyon ou Noviodunum, et que de cette époque, Duillier semble avoir hérité de son nom : Dulliacum, dérivé d'un gentilice romain « de Duelliei », dont on découvre l'origine en 1145.

A dire vrai, l'histoire duilliérane est pauvre en archives, dès l'instant où elles ont en partie disparut en fumée dans des incendies ou encore détruites à l'époque des « Bourla-Papei » (les brûleurs de papiers) qui écumèrent les campagnes, détruisant rageusement les documents, peu après la Révolution vaudoise de 1798.



En revanche, cinq siècles d'occupation bernoise ont laissé des vestiges tangibles : le château, majestueux À l'entrée du village, en est un exemple significatif, avec des parties du Xllème siècle, la plus importante datant du XVlème. Outre Urbain Olivier, écrivain et chantre du terroir vaudois (natif d'Eysins en 1810), d'illustres familles y vécurent: les Comtes de Saint-George (grands bienfaiteurs de Duillier), les Fatio (longue lignée de négociants, banquiers, militaires, imprimeurs et savants, dont un mathématicien, physicien et astronome de renommée mondiale). A une date indéterminée, des religieuses y trouvèrent asile, dont l'une grava sur une fenêtre une pensée qui a été transcrite sur la façade de la grange et que l'on peut lire aujourd'hui ( en français de l'époque ) : Les plaisirs du monde sont trompeurs. Ils promette plus qui ne done. Ils nous « lace de leur poursuite, ne nous satisfons point dans leur posesion et nous desespere dans leur perte ». pensée philosophique d'une brûlante actualité.


Autre empreinte tangible de LL.EE. de Berne : Duillier peut s'enorgueillir de posséder un bâtiment d'une originalité bien prononcée appelé « La Dîme», aujourd'hui devenue propriété privée.

Mais quittons le passé et présentons le Duillier d'aujourd'hui. De vocation essentiellement viticole, agricole et arboricole à l'origine, Duillier n'a pas échappé À l'expansion démographique de la région lémanique, de par sa situation géographique admirable entre lac et Jura, et en raison également de sa proximité de Genève. De petites industries et autres ateliers d'artisans s'y sont développés. Et, en l'espace d'une quinzaine d'années, la population a presque doublé, pour atteindre quelque 1000 âmes. La vie associative et culturelle tient également une place importante à Duillier. Tout comme les fleurs qui, grâce à l'Association pour un Village fleuri, en a fait déjà en 1979 « La cité la mieux fleurie de Romandie». Facteur d'équilibre, de joie de vivre, c'est devenu une tradition qui se perpétue d'année en année, grâce à des âmes bénévoles et enthousiastes.



L'inauguration, en 1984, d'un complexe communal, avec salle polyvalente, a déclenché une réaction en chaîne : la vie associative a pu s'épanouir : Choeur mixte «Le Flonzelet », laborieuse « Paysannes vaudoises », troupe de théâtre «Le Carlaton ». Toutes ces sociétés savent apporter à Duillier un rayonnement culturel loin à la ronde. A cette expression artistique villageoise s'ajoute le renom international grâce au céramiste Edouard Chappalaz, dont les oeuvres, sorties de son atelier duilliéran, illuminent musées et galeries de tous les continents. Et puis, l'artiste-peintre Jean Knechtli (1900-1973) a vécu plus de vingt ans dans notre village.

Ne passons pas sous silence nos sociétés «traditionnelles » toujours très actives : La société de Jeunesse, la Société de tir à 300m Duillier-Prangins, qui accueille également les tireurs de Coinsins depuis la fermeture du stand de Vich. La Société de tir au Petit-Calibre laquelle avec son fameux concours de la Perce-Neige sait nous rapporter de remarquables lauriers, la très ancienne Société de laiterie « La Fruitière » rassemblant les exploitations agricoles dont les porteurs de lait ne sont plus que deux, possède un bâtiment abritant une épicerie campagnarde bien fréquentée et, notre sympathique Amicale des sapeurs-pompiers laquelle, entre autres, assume fidèlement l'organisation de notre Fête nationale. Enfin, Gym et aérobic permettent de se maintenir en grande forme.

Voilà Duillier, tel qu'il se présente en ce début de siècle. Un village dont le plan général d'affectation n'ambitionne pas d'accueillir à terme plus de 1'300 habitants. Après le calme dû à la crise des années 90, le boum des constructions a repris et il s'agit d'assumer en continu la réalisation d'infrastructures aptes à recevoir les nouveaux venus.

Les infrastructures concernant l'adduction en eau potable (sources et lac), l'alimentation en gaz, électricité, l'installation du téléréseau, l'évacuation et l'épuration des eaux usées sont en parfaite adéquation quant aux demandes des utilisateurs ainsi qu'aux exigences cantonales en la matière. Plusieurs de ces services sont exploités et gérés sous forme d'associations intercommunales qui ont prouvés que l'union a toujours fait la force.



En conclusion et malgré l'incertitude financière dans laquelle le train Etacom nous mène à force d'y accrocher ses wagons de chiffres, Duillier reste serein, entouré de son artisanat, son agriculture, arboriculture et viticulture, riche d'un climat permettant à tous ses acteurs d'égayer ses abords au gré des saisons.

Ce serait vous mentir de ne pas vous avouer que Duillier est le plus joli village du canton !

Publié le 21 Janvier 2025